Dans le cadre de la série « Repenser l’enfer », j’ai écrit deux articles sur l’enseignement des pères apostoliques, les successeurs des apôtres (partie 1 et partie 2). La conclusion : les représentations du châtiment eschatologique de la Didaché et des épîtres attribuées à Clément de Rome aux Corinthiens entrent en continuité avec les descriptions de l’Ancien Testament et n’empruntent aucunement les « lumières » de la philosophie grecque. Pour dépeindre le sort des incroyants, on y donne des exemples de morts atroces, des scènes surnaturelles dignes de films,…

La troisième des quatre branches du domaine des neurosciences est la neurochirurgie. Dans cet article, je décris brièvement en quoi consiste cette pratique, j’en dresse un petit survol historique et je parle d’un problème éthique qui peut en découler lorsque la recherche de neuro-amélioration n’a pas de garde-fous. 3. La neurochirurgie La neurochirurgie est la discipline médicale qui offre un traitement opératoire ou non opératoire visant la guérison des désordres des systèmes nerveux1Association de neurochirurgie du Québec, « Qu’est-ce que la neurochirurgie », [http://www.ancq.net/fr/la_neurochirurgie/qu_estce_que_la_neurochirurgie.asp] (consulté le 19…

Dans l’article précédent, j’ai considéré deux emplois controversés reliés à la neuroimagerie, et suggéré quelques pistes théologiques pour repenser ces débats. Je continue ici le dialogue entre bioéthique et théologie avec le deuxième volet des neurosciences mentionnés en introduction, la neuropharmacologie. 2. Une réflexion théologique sur les enjeux de la neuropharmacologie 2.1. Les visées thérapeutiques de la neuropharmacologie « La neuropharmalogie peut simplement être définie comme l’étude des médicaments qui affectent les tissus nerveux1Jack R. Cooper, Floyd E. Bloom et Robert H. Roth, The biochemical basis…

Le cerveau est « l’objet naturel le plus complexe existant dans l’univers1Françoise Niessen et Olivier de Dinechin, Repères chrétiens en bioéthique, Paris, Salvator, 2015, p. 304. ». Il est comparable à « un continent » dont « l’exploration est loin d’être terminée2Françoise Niessen et Olivier de Dinechin, Repères chrétiens en bioéthique, p. 304. ». D’autres spécialistes en neurosciences affirment qu’il est « plus vaste que le ciel3Françoise Niessen et Olivier de Dinechin, Repères chrétiens en bioéthique, p. 304 n. 1. ». Que l’on compare le cerveau à un continent ou à l’étendue du…

Pourquoi t’abats-tu, mon âme, et gémis-tu au dedans de moi ? Espère en Dieu, car je le louerai encore. Il est mon salut et mon Dieu (Psaume 42,5.11). Dans un article précédent, j’explique en quoi consiste la psychothérapie Internal Family System1Voir Richard C. Schwartz, Introduction to the Internal Family Systems Model, Oak Park, Trailheads, 2001.. Voici un guide facilitant la mise en pratique des notions. Ce guide est construit dans l’optique d’un problème d’ambivalence en cas de prise de décision, mais il peut facilement être adapté aussi…

« C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant… En effet, notre Dieu est un feu qui détruit » (Hé 10,31, 12,29). Aussi traduit comme « un feu dévorant », « un feu καταναλίσκον » parle d’un feu qui consume complètement. Le conditionalisme est une compréhension de l’enfer partagée par un nombre croissant de théologiens protestants et évangéliques qui considèrent que « détruire » veut vraiment dire « détruire » et non vivre pour toujours dans la souffrance1Pour apprécier l’ampleur du mouvement dans le monde évangélique, voir le site web…

L’épistémologie est la science qui vise à répondre à la question : sur quelle(s) base(s) pouvons-nous savoir ce que nous savons ? Appliqué à la révision biblique du thème de l’enfer, cet article pose la question suivante : quelle priorité devons-nous accorder à nos émotions, notre intuition, la tradition et la Bible lorsqu’il vient le temps de repenser l’enfer ? Face à ce sujet, deux principes servant de garde-fous doivent nous aider à fonder notre position. D’un côté, nous ne devons pas faire reposer notre…

Je veux dire qu’au coeur même de cette modernité sécularisée, que nous croyons agnostique et même agressivement anti-chrétienne – du moins en France -, la trace chrétienne est plus présente que je ne l’imaginais. Je ne cacherai pas que cette découverte a été un vrai choc. Une remarque de René Girard me revient aujourd’hui en mémoire : ‘C’est ce qui reste de chrétien en elles qui empêchent les sociétés modernes d’exploser.’ (…) La plupart des convictions auxquelles nous adhérons spontanément, celles qui sont inscrites dans…

Il y a une différence importante entre s’excuser et se repentir. Celui qui s’excuse se déresponsabilise en pointant des causes extérieures à lui pour expliquer la faute. Celui qui se repente accepte la responsabilité de sa faute et demande pardon sincèrement. Le roi Saül (1 Samuel 13:11-12) :  « 11 Samuel dit : Qu’as-tu fait ? Saül répondit : Lorsque j’ai vu que le peuple se disséminait loin de moi, que tu n’arrivais pas au moment fixé et que les Philistins étaient assemblés à Mikmas, 12 je…

Intuitivement, nous avons la profonde conviction non seulement que tous les êtres humains ont de la valeur, mais aussi qu’ils sont égaux, c’est-à-dire qu’ils ont la même valeur. Nous croyons que tout être humain possède une dignité que nous devons respecter : nous ne pouvons pas leur faire n’importe quoi, nous ne pouvons pas les traiter comme des moyens pour parvenir à nos fins, mais nous devons les considérer comme des fins en soi. Les femmes ont la même valeur que les hommes. Les enfants…