La perspective classique de l’enfer, qui postule des tourments éternels comme châtiment eschatologique, souffre d’un problème évident quant à la notion de justice : pourquoi Dieu maintiendrait-il des personnes dans de telles souffrances psychologiques et physiques pour toujours alors qu’ils ont commis un nombre limité de fautes ? Comment un tel concept peut-il être compatible avec le Dieu de la Bible qui ne « prend pas plaisir à la mort du méchant » (Ez 33,11) ? Le châtiment n’est-il pas disproportionné par rapport au crime ? Infiniment disproportionné…
Au 13e siècle, cette époque du Moyen Âge où l’Église Catholique romaine construisait des cathédrales démontrant la grandeur de Dieu par la pierre, Claire et François d’Assise ont plutôt choisi de vivre dans l’humilité et la pauvreté qu’ils jugeaient plus conformes au modèle de Jésus. C’est dans ce contexte que Roland Bonenfant écrivit ceci d’eux : Vis-à-vis de l’Église, ils n’exercent pas un prophétisme dénonciateur (par leur parole), mais un prophétisme exemplaire (par leurs gestes). La mise en oeuvre de leur modèle de vie humble et pauvre conteste…
Dans son livre The Jesus Scandals : Why he Shocked his Contemporaries (and still shocks today), David Instone-Brewer présente une version de l’enfer de plus en plus courante dans le monde évangélique. D’après lui, l’enfer serait 1) un lieu de tourments proportionnels au mal commis et proportionnels au niveau de connaissance du mal qui était commis, après quoi 2) il y aurait anéantissement des personnes. Sans embarquer dans tout le débat sur le point 2) qui concerne la question de la nature ultime de l’enfer (annihilisme vs…
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