J’aime le côté existentialiste des Cowboys Fringuants. “L’horloge” comme “Les étoiles filantes” sont le genre de chanson qui suscitent de profondes réflexions sur la condition humaine : “Car les aiguilles tout au fond de l’horloge battent la mesure et jamais ne dérogent…”
Le temps n’est pas sous notre contrôle. Il nous échappe. Et non seulement le temps nous échappe, mais avec lui s’écoule toutes nos possessions, nos oeuvres, notre être. Comme Blaise Pascal écrivit, “C’est une chose terrible de sentir s’écouler tout ce qu’on possède1Philippe Sellier, 2009. Pascal : textes choisis et présentés par Philippe Sellier, p.63.”
Et, de l’autre côté, cette phrase de la Bible m’apparait si vraie : “Dieu a mis dans le coeur de l’homme la pensée de l’éternité.” (Ecclésiaste 3:11)
Quel contraste! Nous ressentons que tout s’écoule avec le temps, comme un sablier et, en même temps, nous aspirons à vivre pour toujours, sans que notre existence soit menacée par le temps.
La mort et le temps sont deux alliés qui nous fait ressentir de plus en plus au fils des ans, l’urgence de la question liée à l’éternité : qu’arrive-t-il une fois que nous partons? Jamais cette pensée de l’éternité raisonne plus en nous que lorsque nous songeons à la mort, soit par considération existentielle, soit par la tragédie d’un être cher perdu. Dans ce dernier cas, rien ne nous paraît plus anormal et intrusif que la mort… comme si nous n’étions pas conçu pour mourir, pour s’éteindre au fil du temps. Et c’est bien là un juste raisonnement… nous n’avons pas été fait pour mourir. Du moins, dans la perspective chrétienne.
Ailleurs dans la Bible, Jésus nous invite à cette vie dont le temps n’est plus un sablier s’écoulant :
En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie (Jean 5.24).
Jésus désire donner la vie éternelle aujourd’hui à quiconque la désire. Une espérance bien fondée concernant l’après mort. Et il nous invite à croire que ces étoiles filantes que nous avons connu, nos parents et amis qui sont décédés, qui ont cessé de briller redonneront un jour de leur lumière, le jour Dieu où ressuscitera tous les hommes à la fin des temps.
Celui qui croit en Jésus est devant ce paradoxe : nous vivrons éternellement, mais la mort marquera un passage, une transition importante. Nous pouvons donc prier Dieu de nous aider à bien administrer et investir cette vie ici-bas afin que notre étoile brille dès maintenant et compte pour l’éternité : “Apprend-nous à bien compter nos jours afin que nous appliquions notre coeur à la sagesse” (Psaumes 90:12).
Références
↑1 | Philippe Sellier, 2009. Pascal : textes choisis et présentés par Philippe Sellier, p.63 |
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L’espace-temps est une création de Dieu. Saint Augustin a déduit ce fait; la science l’a confirmé, me semble-t-il. Dans l’éternité de Dieu, le Christ se sacrifie et ressuscite aujourd’hui. Dans l’éternité de Dieu, Moïse et Élie montent sur la même montagne que l’Incarné, qui se transfigure devant eux. Dans l’éternité de Dieu, nous sommes déjà ressuscités. À l’Eucharistie, nous faisons mémoire, entre autres, du second avent du Christ. «Jour après jour après jour après jour», c’est une perception limitée par cet espace-temps créé. Je prie aujourd’hui pour que Dieu changeât le cours “naturel” de l’histoire avant-hier.