Vertu intellectuelle : être enseignable

02/26/2014

« Le véritable maître est toujours en situation d’apprentissage par rapport à son apprenti. Il va même souligner auprès de son apprenti et de l’entourage la contribution que ce dernier apporte à sa propre maîtrise. » 

 – Jean-François Malherbe – 
(cité par Christophe Gaignon, « De la relation d’aide à la relation d’être », 2006, p142). 


Cette citation ne nous invite pas seulement à rester enseignable, mais à admettre que toute interaction interpersonnelle est un enrichissement instructif. Je pense que Malherbe parle de l’attitude du vrai chercheur, d’une attitude d’humilité caractérisée par une soif sincère d’apprentissage : cela se manifeste aussi par l’acceptation à apprendre d’un « moins connaissant » ou d’un « moins expérimenté ». J’aimerais avoir cette attitude ma vie durant : communiqué aux autres, peu importe leur arrière-plan, leur expertise professionnelle et leur niveau d’étude, qu’ils peuvent m’apprendre des choses. De l’autre côté, cette citation m’aide à prendre à être authentique et croire que je peux aussi apporter des idées nouvelles et intéressantes lorsque je suis avec des personnes « plus connaissantes » ou « plus expérimentées »… Souvent, on ne se permet pas d’être audacieux et de lancer des idées nouvelles en la présence de certaines personnes plus connaissantes ou tout simplement de laisser libre cours à ses pensées de manière sincère.

Cette citation de Malherbe me fait penser au livre de Peter Kreeft, « Le voyage » :

« – Pourquoi débats-tu? N’est-ce pas pour trouver la vérité ? N’est-ce pas en elle que réside ton intérêt?
– Je l’espère.
– Moi aussi. (…) Mon véritable adversaire n’est pas fait de chair et de sang. Mon adversaire est l’ignorance et j’espère qu’elle est également celui de mon interlocuteur. Si c’est le cas, nous sommes fondamentalement amis, et non ennemis, puisque nous poursuivons le même but. Voilà pourquoi je recherche des gens qui sont en désaccord avec moi. Ils sont mes amis et mes alliés particuliers. Leur opposition m’aide à être plus sûr encore de la vérité, à l’image du fer qui aiguise le fer, d’un adversaire qui, à la boxe, fortifie tes propres muscles ou d’une expérience qui renforce la théorie. » (Peter Kreeft, Le voyage, p.34-35)

Le but de tout dialogue ne devrait jamais être l’affirmation orgueilleuse de sa valeur personnelle, mais la recherche de la vérité.

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