Enquête : les évangéliques et la politique

02/16/2011

Je viens tout juste de regarder le reportage d’Enquête du 10 février 2011 sur tou.tv. La 2e moitié de l’émission portait sur les évangéliques et la politique. Cette section s’intitulait : “À la droite de Harper”…


Première chose qui me frappe, en tant qu’évangélique, c’est la caricature que l’on fait du mouvement. Les médias semblent aimer les charismatiques qui parlent en langue, fait tomber “dans l’Esprit”, bref, tout ce qui semble étrange aux yeux de nos contemporains. En focussant sur eux, Enquête donne l’impression que les évangéliques sont synonymes de sentimentalisme, de mysticisme (Dieu m’a dit…) et de passion eschatologique (aidons Israël afin que s’accomplissent des prophéties pour que le Christ reviennent plus rapidement). On dépeint un mouvement qui fait presque peur… Cela n’est pas étonnant puisque il n’aurait pas été très payant pour la télévision de faire le contraire! Montrer des chrétiens plus réfléchis, modérés ne leur est d’aucun intérêt. Cela aurait pu dévoiler le présupposé d’Enquête qui sous-tendait toute leur émission et une telle chose ne leur aurait pas été profitable non plus…

Deuxièmement, c’est justement de ce présupposé que j’aimerais parler. En quoi consiste-t-il? Et bien, tout le long de l’émission, on ressent une suspicion constante concernant l’implication politique d’un groupe religieux. Dès le début, le présupposé frappe : “Des évangéliques sont actifs politiquement… Devrait-on s’inquiéter?” nous demande le présentateur. Comme s’il était mauvais, illégitime, menaçant pour la société de voir un groupe religieux s’engager socialement pour voir leurs valeurs être implémenter. C’est sûr qu’avec l’impression qu’ils donnent des évangéliques (impression dont j’ai discuté au point 1), cela semble aller de soi. Entendre que des groupes de personnes qui disent “Dieu m’a dit de…” et qui deviennent militantes peut effrayer. Cependant, si on s’en tient à la relation “religion” et “politique” (sans parler de l’aspect sentimentaliste et anti-intellectualiste), je ne pense que philosophiquement cela tient la route. Chaque individu a le droit de faire entendre ses idées au Canada. Ce droit n’est pas éliminé par le regroupement de personnes ayant des idées communes sous-tendues par des valeurs ou des croyances communes. De fait, notre société séculière n’a aucun problème avec les regroupement gays et lesbiennes qui revendiquent des droits. Aucune suspicion là. Pourquoi en est-il autrement lorsqu’il s’agit de religion? Que les idées les plus fondées philosophiquement et moralement gagnent en bout de ligne. Peu importe leur origine!

Enfin, je dirais que si le mouvement évangélique se résumait qu’au portrait qu’Enquête à dépeint dans ce reportage, je serais relativement gêné de me situer dans ce mouvement. Mais parce que je sais que ce qui déterminent l’identité des évangéliques n’est pas le sentimentalisme, les tendances charismatiques dépourvues d’intelligence ou même un zèle eschatologique guidant notre politique étrangère mais plutôt la primauté de la Bible en matière de croyance, une importance accordée au grand mandat, le sacerdoce universel, etc., je demeure fier de me dire évangélique.

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