L’apologétique vient du mot grec « apologia » qui veut dire « défense ». Dans la culture grecque, ce mot et son équivalant sous forme de verbe, « étaient utilisés premièrement en contexte légal où, dans une cours de justice, une personne se défendait contre des accusations spécifiques. » (Verlyn D. Verbrugge, New International Dictionnary of New Testament Theology, p.63)
L’apologétique, c’est donc défendre rationnellement ses croyances, faire un plaidoyer pour la foi chrétienne au même titre qu’un avocat dans un palais de justice. Ce dernier apporte des preuves et des arguments pour démontrer objectivement la vérité de la position qu’il défend. Regardons maintenant un passage biblique souvent mentionné pour souligner l’importance d’être capable de défendre notre foi intellectuellement.
Sanctifiez dans vos coeurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous et ayant une bonne conscience, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ceux qui décrient votre bonne conduite en Christ soient couverts de confusion (1 Pierre 3:15-16).
Ce passage affirme premièrement que d’avoir des réponses aux questions relatives à notre foi chrétienne est une façon de « sanctifier Christ dans nos coeurs ». Autrement dit, l’apologétique fortifie d’abord notre relation avec Dieu. Cette discipline nous permet d’honorer Christ, de l’élever, le glorifier dans notre propre pensée. Être prêt à se défendre intellectuellement c’est dire aux ennemis spirituels de notre foi : « Je ne laisserai pas vos objections, vos critiques et vos questions amoindrir ma révérence pour Dieu. » La première personne qui demanda raison de l’espérance qui était dans les enfants de Dieu fut Satan. Ses questions pour Ève eut comme effet de la faire douter et d’amoindrir sa révérence pour Dieu. Elle n’était pas prête à réfuter jusqu’au bout les affirmations fausses que le diable fit à l’égard de Dieu. Cela a donc modifié sa vision de Dieu et a suscité en elle de l’incrédulité à l’égard de la bonté de Dieu, puis à déclarer son indépendance. Évidemment, cela ne veut pas dire que tous ceux qui demandent raison de notre espérance espèrent nous détourner de Dieu. Au contraire, la quête de réponse peut être sincère. Poser des questions sur la validité des fondements rationnels de la foi chrétienne est cruciale. L’important, c’est d’avoir un esprit disposé à la recherche de la vérité. L’épisode du jardin d’Eden nous rappelle que ce n’est pas tout le monde qui cherche vraiment cette vérité. C’est dans ce sens que nos interactions avec notre entourage non-chrétien peut être utilisées par Satan pour ébranler la foi de certains et les éloigner de Dieu. Le premier bienfait d’une bonne préparation apologétique est celui de préserver la qualité de notre relation personnelle avec Dieu.
Le même passage affirme que ce n’est pas seulement en ayant les bonnes réponses que l’ont honore Christ dans notre coeur, mais aussi en le faisant d’une bonne façon : « avec douceur et respect… et ayant une bonne conscience… ». Nous avons tous déjà entendu ce dicton qui dit : « Tes actions parlent tellement fort que je n’entends pas ce que tu dis. » Pour que Christ soit réellement honoré, notre façon de défendre notre foi doit refléter sa personne. Nous ne devons pas laisser notre passion communiquer que notre seul but est de gagner un débat. Nous ne devons pas gagner un débat, mais cheminer avec l’autre vers la vérité par la dialectique. Et même si nous aurions toutes les bonnes réponses au point de bouche-bée l’autre, si nous ne lui avons pas communiqué du respect, celle-ci aura toujours un blocage émotionnel qui l’empêchera de venir au Seigneur. Savoir doit donc être allié à savoir-faire.
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