Pourquoi dans l’Ancien Testament, Dieu se révèle seulement aux Juifs et soudainement dans le Nouveau Testament, Dieu désire se révéler à tous les peuples?

Voici un passage biblique qui nous aidera à répondre à cette question :

“9. Que toutes les nations se rassemblent et que les peuples se réunissent. Qui d’entre eux a annoncé ces choses? Lesquels nous ont fait entendre les premières prédictions? Qu’ils produisent leurs témoins et établissent leur droit. Qu’on écoute et qu’on dise : C’est vrai! 10. Vous êtes mes témoins, dit l’Eternel, vous, et mon serviteur que j’ai choisi afin que vous le sachiez, que vous me croyiez et compreniez que c’est moi. Avant moi, il n’a point été formé de Dieu et après moi, il n’y en aura point. 11. C’est moi, moi qui suis l’Eternel et hors moi il n’y a point de sauveur. 12. C’est moi qui ai annoncé, sauvé, prédit, ce n’est point parmi vous un dieu étranger. Vous êtes mes témoins, dit l’Eternel, c’est moi qui suis Dieu.” Ésaïe 43:9-12

Dans ce passage, Dieu se compare aux dieux des autres nations. On y souligne l’évidence que par la prophétie qui possède notamment l’aspect de la prédiction (v.9, 12), le Dieu des Juifs se démarque comme étant le vrai Dieu parmi les autres divinités inventées par les hommes. Dieu se révéla donc dans un premier temps à un peuple en particulier pour ne pas imposer la vérité, mais pour permettre une quête de vérité en tolérant diverses options et en encourageant à la comparaison. Blaise Pascal disait : “La religion est une si grande chose qu’il est juste que ceux qui ne voudraient pas prendre la peine de la chercher, si elle est obscure, en soient privés.” (Philippe Sellier, Pascal, p.133)

Dans notre passage du livre d’Ésaïe, tous les peuples sont invités à cette quête du vrai Dieu en comparant celui du peuple d’Israël à celui des autres nations! Et comme Dieu dis lui-même, nul besoin de comparer longtemps car seule la Bible contient des prophéties et seulement dans la Bible, on voit Dieu à l’oeuvre à partir du commencement de la création de l’univers jusqu’à la fin des temps. Dieu est présent de A à Z dans l’histoire de l’humanité. “Lesquels nous ont fait entendre les premières prédictions?” dit-il des autres dieux aux êtres humains (v.9). Dès le chapitre 3 de la Genèse, on y voit Dieu faire une prédiction époustouflante (3:15).

Deuxièmement, la comparaison permet une meilleure appréciation de cette révélation. L’être humain a tendance à comparer pour s’assurer d’avoir la meilleure option possible. En permettant que d’autres nations se créent leurs dieux, le vrai Dieu préparait un terrain propice afin de faire ressortir encore plus la magnificence de son être. Par exemple, dans le livre “Jésus ou Mahomet”, Mark Gabriel compare les fondateurs des deux plus grandes religions du monde. Après avoir lu ce livre, je me suis rendu compte à quel point Jésus brille (ou le christianisme brille) comparé à Mahomet (ou à l’Islam). Cette lecture m’a réellement fait ré-apprécier des éléments de ma foi que je prenais pour acquis comme l’assurance d’aller au paradis : “Mahomet a enseigné que le jour du jugement serait annoncé par le son d’une trompette. Les morts et les vivants reviendraient ensemble à la vie et seraient conduits par les anges sur le lieu du jugement pour être jugés par Allah en personne. Allah pèserait leurs bonnes oeuvres et leurs mauvaises oeuvres et déciderait qui envoyer au paradis ou en enfer. En attendant ce jour, personne ne peut être certain d’avoir satisfait à ses exigences (cf. sourates 6:73ss; 18:99ss; 20:102ss; 23:101ss; 27:87ss; 36:48ss; 50:20ss; 78:18ss).” (Mark Gabriel, 2010, p.128) En voyant cela, j’ai reconsidéré à quel point les chrétiens étaient bénis de pouvoir jouir tout de suite d’une paix concernant leur avenir éternel (Éphésiens 2:8-10). Bref, la comparaison permet une meilleure appréciation de ce que l’on possède et même de la vérité.

Dieu a choisi de se révéler premièrement au peuple Juif pour préparer la venue du Messie, le Sauveur du monde. Or, ce monde devait avoir des moyens de reconnaître qu’il représentait le vrai Dieu étant lui-même Dieu le Fils. Pour arriver à cette fin, Dieu prépara des circonstances qui allaient aider à discerner la vérité… Dans un débat intitulé “Les récits de la résurrection”, William Lane Craig parle d’une nouvelle réalisation dans le milieu académique en théologie néotestamentaire : “la réclamation juive de Jésus. Les érudits en histoire sont venus à la conclusion que le contexte approprié pour comprendre Jésus de Nazareth n’est pas la culture ou les religions païennes, mais plutôt le judaïsme palestinien du premier siècle. Jésus et tous ses disciples étaient Juifs et c’est en tenant compte de cet arrière-plan que les Évangiles doivent être compris.” (WLC – South Africa: The Resurrection Narratives – 2010. 0:01:33). Cela nous aide à comprendre notamment à quel point il est pratiquement impossible que les disciples aient donné à Jésus le statut de Fils de Dieu et de Seigneur car dans leur pensée monothéiste, ils ont appris historiquement à quel point coûtait cher l’idolâtrie : leurs ancêtres avaient été exilés pour cette cause. Ils étaient encore eux-mêmes sous l’occupation romaine. Jamais ils n’auraient inventés une idée aussi folle qu’un homme, le Messie qui leur était promis, était en réalité Dieu… à moins que cette conclusion leur ait été imposée par la force des événements dont ils ont été témoins. Je pourrais écrire longtemps sur l’importance du contexte juif dans lequel s’est inscrit la personne de Jésus, mais pour l’instant, rappelons-nous simplement que Dieu a préparé la venue du Messie par l’élection de ce peuple et que cela nous aide maintenant à reconnaître que ce Messie parlait vraiment au nom de Dieu.

Enfin, j’aimerais terminer en disant que Dieu a toujours eut à coeur de se révéler au monde entier. Même le choix du peuple hébreux avait pour but que les nations voient le vrai Dieu à travers eux à l’époque de l’Ancien Testament. À la fin de sa prière pour la dédicace du temple, le roi Salomon dit ceci :

“59 Que ces paroles que j’ai présentées comme une supplication devant l’Éternel, soient jour et nuit tout près de l’Éternel, notre Dieu, et qu’il fasse jour après jour droit à son serviteur et droit à son peuple d’Israël. 60 Ainsi tous les peuples de la terre reconnaîtront que c’est l’Éternel qui est Dieu. Il n’y en a point d’autre.” 1 Rois 8:59-60