L’athée aussi a le fardeau de la preuve

08/09/2013

Il y a trois positions face à la question « est-ce que Dieu existe? » :

Oui! = Théiste
Je ne sais pas! = Agnostique
Non! = Athée

Deux d’entre eux font une affirmation : le théiste et l’athée. Le théiste affirme « Dieu existe » et l’athée affirme « Dieu n’existe pas ». Il y a une règle de jeu philosophique importante lorsqu’on débat : La personne qui fait une affirmation a le fardeau de la preuve. Cela veut donc dire que le fardeau de la preuve ne repose pas seulement sur le croyant, mais sur l’athée aussi. La question qui s’ensuit est celle-ci : Comment les athées peuvent-ils prouver l’inexistence de Dieu? Avant de dire ce qu’ils devraient faire pour y parvenir, il est important de mentionner ce qu’ils ne peuvent pas faire!

Ils ne peuvent pas simplement réfuter tous les arguments des croyants et ensuite en déduire qu’ils ont prouvé que Dieu n’existe pas. Même s’ils détruisaient tous les arguments théistes, cela ne justifierait aucunement que Dieu n’existe pas. Cela justifierait l’agnosticisme : on ne saurait pas s’il existe ou pas. Peut-être que oui, peut-être que non. Ce n’est pas parce que nous n’avons pas de raisons de croire que Dieu existe qu’il n’existe pas. Une illustration va nous aider à comprendre ce point : Ce n’est pas parce que je n’ai pas de raison de croire qu’il y a de l’or sur les autres planètes de notre système solaire, qu’il n’y en a pas! Pour s’assurer qu’il n’y en a pas, nous devons aller voir et faire des recherches et avoir des arguments prouvant qu’il n’y en a pas.

Tout comme pour prouver l’inexistence de quoique ce soit, les athées ont deux moyens de démontrer que Dieu n’existe pas :

Démontrer que le concept de “Dieu” est contradictoire en soi

Par exemple, si mon ami me disait au téléphone : “Sonny! Viens chez moi, il faut absolument que je te présente une personne, tu n’auras jamais vu ça, c’est un marié-célibataire.” … Aurais-je vraiment besoin de me déplacer? Être marié c’est ne pas être célibataire et être célibataire c’est ne pas être marié. Les deux sont mutuellement exclusifs. Il est tout a fait impossible que ces deux états existent en même temps dans la même personne puisque ce serait violer la loi de la non-contradiction. Même chose pour un cercle carré.

Le fameux dilemme de la roche est une tentative des athées allant dans ce sens : Est-ce que Dieu peut créer une roche tellement grande qu’il ne pourrait pas la lever? Si oui, il ne peut pas la lever donc il n’est pas tout-puissant. Si non, il ne peut pas la créer donc il n’est pas tout-puissant. Que ce soit oui, que ce soit non, un Dieu tout-puissant n’existe pas.

Réponse : L’omnipotence de Dieu (le fait que Dieu peut tout faire) n’a jamais inclus l’idée de faire des choses logiquement contradictoires. Par exemple, la Bible affirme clairement que Dieu ne peut pas faire des choses contraires à sa nature : Dieu ne peut pas mentir (Hébreux 6:17-18), Dieu ne peut pas être injuste (Jérémie 30:11, 46:28), Dieu ne peut être infidèle (2 Timothée 2:13). Une chance que Dieu ne peut pas se contredire à ces niveaux, sinon, nous ne pourrions pas lui faire confiance. Un athée qui insisterait sur l’illustration de la roche commettrait donc le sophisme de l’homme de paille qui consiste à présenter une fausse version du point de vue de ton opposant pour ensuite plus facilement démontrer que ce point de vue est insoutenable. Dieu peut tout faire qui n’est pas en soi-même un non sens ou qui ne contredit pas sa nature.

Démontrer qu’après avoir fait des recherches, on ne trouve pas les traces qu’on serait en droit de s’attendre de trouver

Par exemple, connaissant les caractéristiques physiques d’un éléphant, on peut déduire qu’il n’y en a pas présentement dans le local où nous nous trouvons car notre observation démontre positivement l’absence des traces qu’on s’attendrait à percevoir s’il y en avait un. Vous seriez justifiés alors d’être un “aéléphant”, quelqu’un qui ne croit pas en l’existence d’éléphant dans votre local.

La question du mal et de la souffrance va dans ce sens : Si un Dieu bon et tout-puissant existe alors le mal et la souffrance n’existeraient pas. Le mal et la souffrance existent. Donc un Dieu bon et tout-puissant n’existe pas. Cependant, la réalité est que l’argument du mal et de la souffrance bien qu’il paraisse convaincant émotionnellement lorsque nous sommes dans l’épreuve, n’a aucune validité intellectuellement. Au contraire, cet argument suppose l’existence de Dieu…

Que veux dire l’athée par “mal”? C’est le contraire du bien. Qu’est-ce que le bien? C’est l’état des choses telles qu’elles devraient l’être. Mais qui détermine comment les choses devraient être? Si c’est l’individu, alors l’argument du mal et de la souffrance devient l’équivalent de “les choses ne fonctionnent pas comme JE veux, donc Dieu n’existe pas.” Dire que c’est la société qui détermine le bien revient au même : on passe d’un caprice personnel à un caprice collectif. Pour dire que le mal existe vraiment, que ce n’est pas juste un caprice, il faut dire que le mal est une réalité transcendante, qui ne dépend pas des êtres humains. Aucun autre ancrage que Dieu n’est possible pour expliquer la réalité du bien et donc du mal. Dieu est parfait et le mal c’est tout ce qui est contraire à Dieu. Dieu est juste. Être injuste, c’est mal. Dieu est fidèle. Être infidèle est mal. Donc d’utiliser le mal dans un argument contre Dieu, c’est utiliser Dieu pour démontrer que Dieu n’existe pas. C’est s’auto-contredire. Bien que la réalité du mal puisse nous amener à se poser des questions sur les raisons pour lesquelles Dieu le permet, il ne peut prouver son inexistence. Au contraire, il prouve son existence.

C.S. Lewis le résume bien : “L’argument que je retenais contre Dieu était que l’univers paraissait si cruel et si injuste! Mais d’où pouvait me venir cette idée de juste et d’injuste?… À quoi comparais-je cet univers quand je l’appelais injuste? Naturellement, j’aurais pu abandonner mon idée de justice en disant que ce n’était qu’une idée personnelle, mais me résoudre à cela annulait mon argument contre Dieu de la même façon. Car mon plaidoyer tenait à l’opinion que le monde était réellement injuste et non qu’il ne plaisait pas à mes fantaisies… De ce fait, l’athéisme me paraissait trop simple.” (C.S. Lewis, Mere Christianity, p.31)

Pour revenir à la question du fardeau de la preuve, notez que l’inverse est aussi vrai : si le croyant réussis a invalider tous les arguments de l’athée, cela ne démontre pas pour autant que Dieu existe (à moins que, dans sa réfutation, il le démontre comme je l’ai fait pour l’argument du mal). Chaque personne qui fait une affirmation a le fardeau de la preuve. Seulement l’agnostique n’a pas a argumenter pour prouver son ignorance… quoique parfois je me demande s’il n’aurait pas lui aussi le fardeau de la preuve. Dans mes heures les plus philosophiques, je me dis que l’ignorance de l’agnostique devant Dieu semble demander autant d’explications que l’ignorance disons de quelqu’un qui serait agnostique de sa propre existence. Quelqu’un qui ne sait pas s’il existe soi-même ou pas ne pourrait tenir ce point de vue longtemps sans se faire poser la question : “Comment ça tu ne sais pas si tu existes ou pas?” Il me semble que pour être agnostique, il faudrait démontrer soit qu’à nos yeux il n’a aucune évidence pour ou contre ou bien que les évidences pour et contre s’équilibrent quasi parfaitement dans la balance… ce qui me semble assez difficile à démontrer aussi.

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9 comments on “L’athée aussi a le fardeau de la preuve

  1. Anonyme Août 10, 2013

    Et pourquoi le croyant, ou l'athée, ou l'agnostique a-t-il besoin de répondre à cet absolutisme ? Tout ce texte suggère que la question est nécessaire, mais l'est-elle vraiment ? Certainement, la question l'est dans un certaine mesure, obligatoire si non nécessaire, tournant inévitable sur le parcours du développement, parfois davantage, mais la réponse demeure de peu d'importance, tous comptes faits. Ce texte manque de doutes à l'égard, ou considération, des autres opinions. Un athée n'a pas à être 100% contre dieu à en faire une maladie, ou la messe, comportement que les croyants adoptent en communion avec leur foi. L'athée, dans ce cas-ci, à droit au manque de rigueur intellectuel, à la paresse. Que dieu existe ou non, il préfère ne pas croire, ce qui ramène à : ''Naturellement, j’aurais pu abandonner mon idée de justice en disant que ce n’était qu’une idée personnelle, mais me résoudre à cela annulait mon argument contre Dieu de la même façon''. Au lieu de pousser l'idée de l'inexistance de Dieu, cette personne s'est rangée derrière ses conclusions ''évidente''. Dieu existe-t-il pour autant pour tous ? J'en doute. Mon texte n'a pas la prétention de contenir une quelquonque rigueur réthorique, mais voilà une mise en situation intéressante : '' Une homme qui obtient l'âge de conscience seul dans les bois, qui ne manque de rien, dont la survie est comfortable, connait-il Dieu ? A-t-il besoin de connaitre Dieu ? je suggère évidemment que la présence de cet homme est sans aucun lien avec une possible création divine, dont la source demeure tout aussi abstraite, à force de ''mais qui a créé la matière du big bang ? Mais qui a créé Dieu ?'' qu'innateignable philosopiquement. Ainsi, cet homme, ne connaît pas Dieu. Mais Dieu peu tout de même existé. Mais cela revient à : ''un arbre qui tombe dans la forêt fait-il du bruit s'il n'y a personne pour l'entendre ?''. Que Dieu existe ou non, l'homme vit. Que l'homme en soit venu à la connaissance de Dieu s'explique sociologiquement. Prenons notre homme et multiplion le par 1000. 1000 hommes dans les bois, comment explique-t-on simplement son univers dans l'ignorance, sans la science? Dieu. Dieu est tout, tout ce qui ne fait pas peur, tout ce qui est ''droit'', car d'ailleurs, dans le texte, vous mêlé justice et Dieu, alors que Dieu = Spiritualité, Justice = Société. Sinon, comment expliquer qu'un seul et même Dieu ait autant de façons d'appliquer la justice à travers le monde, les temps et les sociétés ? Serait-ce parce qu'il y a un seul vrai Dieu, celui des Chrétien, celui dans lequel vous croyez ? à suivre, je l'espère.

  2. Très bon sujet, Sonny! Le contenu peut sembler du "déjà vû" pour plusieurs, j'ai tenté de lire entre les lignes pour continuer la discussion à partir d'un angle particulier en espérant ne pas trop dévier.

    Anonyme, je suis d'avis avec toi par rapport à la remise en question de l'importance, simplement avec un raisonnement différent.

    Dans notre monde, le réflexe à tout est d'attribuer une valeur (un coût) et un bénéfice à tout ce qui est à notre portée. Si c'est gratuit, il y a méfiance et s'il n'y a aucun bénéfice, pourquoi y perdre son temps? Pour l'un, la valeur peut être de l'argent, et pour l'autre, elle peut être la relation avec les autres. Pour l'un, les bénéfices personnels sont plus importants que les bénéfices pour les autres. C'est ainsi que nous vivons entre hommes et femmes. J'en arrive à mon point.

    Lorsque vient la question de l'existence de Dieu, nous analysons instinctivement la valeur et le bénéfice de ce qu'il a à nous offrir. Si tout ce que nous y voyons est un dieu dans notre tête que nous nous sommes inventés par notre imagination et par ce que nous avons entendus ici, là et un peu partout, tel que je comprends la façon dont le décrit Anonyme, nous n'allons probablement y voir aucune valeur ni bénéfice et la réponse sera : Non, la question n'est pas réellement nécessaire. Si, dans un autre temps, nous ne nous en sommes pas arrêtés à la question, que nous avons entrepris des recherches personnelles, et que nous avons constaté que Dieu se révèle réellement de façon concrète et personnelle, que le coût est d'abandonner sa vie personnelle et le bénéfice, la vie éternelle avec lui, je pense que la réponse risque d'être également : Non, la question n'est pas réellement nécessaire puisque le débat n'importe plus. Donc dans les deux cas, la façon dont je vois le discours de Sonny, la réponse à la question n'a absolument aucune importance, à moins que nous aimons prendre part à des débats et que nous aimons débatre sans fin, peu importe notre réelle croyance, mais plutôt dans notre nature humaine.

    Sonny, ton texte ainsi que mes observations au quotidien scucitent en moi la question : qu'est-ce qu'un dieu véritablement? Je regarde mes amis autour de moi, mes collègues de travail, mes proches dans ma famille. Plusieurs d'entre eux affirment qu'ils ne croient pas en un dieu. Pourtant, des conversations en groupe sont assez révélateurs du côté des moins réservés sur les dieux qu'ils adorent quotidiennement. Les conversations tournent autour de sexe, de l'alcohol, de la pornographie et une variété de plaisirs du monde. Je ne peux que commencer à m'imaginer les dieux d'ordure qu'adorent les plus réservés. Après considérations, je trouve que la question de l'existence de Dieu pourrait être transformée en question de quel Dieu nous choisissons dans notre vie. Une vie qui n'adore rien, qu'elle se dise être athée, agnostique ou thésiste, je ne suis pas convaincu que ça ferait une vie bien intéressante…

    Merci Sonny!

  3. Born-again Août 22, 2013

    Je ne comprends pas toutes tes remises en questions, je les trouve quelque peu disparates, mais permets-moi de rester surprise devant ton idée que l'existence de Dieu n'est, en fin de compte, pas si importante que cela…
    Si Dieu existe et que la Bible dit vrai, nous avons intérêt à y croire, sinon c'est notre éternité que l'on met en péril. Du même coup, si Dieu n'existe pas, nous avons intérêt à prouver que ce n'est pas le cas pour être sûr de ne pas manquer le bateau (cela revient au pari de Pascal). Or Dieu ne peut à la fois exister et ne pas exister : les deux positions ont le fardeau de la preuve. L'athée se doit donc, je le crois, d'être complètement contre l'idée de l'existence de Dieu, et le théiste complètement en accord, car il y a trop à perdre.
    En ce qui concerne l'homme dans les bois, je résumerais en finissant ton allégorie par : Que l'homme le veuille ou non, soit Dieu existe, soit Dieu n'existe pas. Mais dans les deux cas, l'homme a intérêt à savoir.

  4. Merci pour vos commentaires! J'apprécie toujours le dialogue! 🙂

    @Anonyme :

    Tu a abordé plusieurs points intéressants qui méritent d'être bien répondu donc je vais te référer à d'autres articles que j'ai écrit lorsque ils sont liés. La première partie de ton commentaire peut-être résumé dans cette question : "Est-ce que la question "Est-ce que Dieu existe?" est une question nécessaire/importante?" Tu affirmes que non. Cependant, comme Born-again l'a écrit, il semble clair que cette question est très importante car elle a de grandes implications autant pour notre vie ici-bas que notre sort éternel. Je promets de faire un article là-desssus prochainement, mais d'ici-là, cet article y répond en partie : (voir : http://sperron.blogspot.com/2012/01/la-moralite-t-elle-un-fondement-pour.html)

    Pour la mention de la question (que tu n'as pas vraiment posé, mais juste mentionné en passant) "Qui a créé Dieu", je te renvoie à un article où j'ai traité cette question : http://sperron.blogspot.ca/2011/12/qui-crea-dieu.html

    Tu as écrit "Que Dieu existe ou non, il (l'athée) préfère ne pas croire…" Je pense que nous ne devrions pas baser nos croyances sur nos préférences. La réalité dans laquelle nous vivons ne tient pas compte de nos préférences. La réalité s'impose à nous peu importe que nous l'aimions ou pas. Je préférerais qu'il n'y ait pas de stop sur la route pour que je n'aie pas besoin de m'arrêter en voiture. Mais ma préférence n'enlèvera pas les stops et si je n'en tiens pas compte parce que je préfère qu'il ne soit pas là, alors je ferai sans aucun doute un accident. Le fait que tu préfères que Dieu n'existe pas n'élimine pas son existence. Dieu existe quand même. En fait, ne devrais-tu pas préférer que Dieu existe et entrer en relation avec lui? Il est, par définition, bon et tout-puissant, donc cela n'implique que des avantages pour toi! En plus d'être la réalité, c'est une bonne nouvelle pour tous!

    Tu as aussi écrit : "Une homme qui obtient l'âge de conscience seul dans les bois, qui ne manque de rien, dont la survie est confortable, connait-il Dieu ?" Tu réponds non. Au contraire, je pense qu'un homme qui vivrait seul dans les bois connaîtrait quand même Dieu dans une certaine mesure. Au travers la création, il viendrait naturellement à la conclusion qu'il y a un Créateur et au travers l'expérience de sa conscience (même si elle s'exerce envers le monde animal par exemple), je crois qu'il saurait que ce Créateur est juste, bon et qu'il le jugera un jour pour le bien et le mal qu'il aura fait. Mon point de vue n'est-il pas confirmer par les nombreuses petites tribus qui ont tous des croyances en un Dieu créateur et un certain code moral? Nous avons été créé pour connaître Dieu personnellement. Tu as été créé pour le connaître, contempler sa beauté manifeste dans sa création et devenir semblable à lui moralement. Ne rate pas cette chance!

  5. Anonyme Août 29, 2013

    Je suis chrétienne et j'aime ma religion !
    Merci, cher Théophile, pour tes articles tous plus intéressants les uns que les autres. Comme toi, je crois que la foi et la raison ne s'opposent pas, mais que la raison peut être dépassée par la foi. Comme toi, j'aime aussi creuser les raisons de ma foi ; il faudrait que plus de gens lisent la Bible (y compris l'Ancien Testament, malheureusement souvent négligé par les catholiques) ; à chaque fois que je l'ouvre, ma foi s'en trouve renforcée. C'est extraordinaire comment des dizaines d'hommes, à différentes époques et à différentes situations géographiques, dépeignent un même Dieu, sans contradictions, cohérent et inchangé. Je trouve également que ta théorie de la morale est démontrée à plusieurs reprises, et le philosophe Kant que j'affectionne particulièrement, attribue en effet ce jugement à une source divine (encore une preuve qu'on peut raisonner en étant croyant)…Mes parents et ma sœurs, bien qu'issus de familles chrétiennes, sont indifférents aux consolations de Christ, ce qui me peine énormément; j'aimerais leur donner envie de se tourner vers Christ. Mais je suis contente d'avoir trouvé sur ton site un esprit semblable au mien, qui a une approche sobre et simple de la foi -car je ne trouve pas toujours des chrétiens soucieux du principal. Beaucoup malheureusement se focalisent sur des dogmes, des rites, des dates, alors qu'ils s'entendent tous sur l'essentiel : Christ est le Fils de Dieu, mort et ressuscité pour racheter le péché des hommes. Les chrétiens devraient tous être unis, sans distinction, et devenir ainsi plus forts. Ils pourraient ainsi venir en aide efficacement à nos confrères en Christ d'Orient, notamment du Liban et de l'Egypte, qui souffrent beaucoup de persécutions.
    Je déplore l'importance médiatique qu'acquière l'Islam, notamment en France. J'ai lu des articles sur de jeunes Français s'étant convertis à l'Islam, et j'en ai été fort attristée. En effet, ils affirment que l'Islam offre un sens à leur vie, de la spiritualité, les rappelle à ce qui est essentiel dans un monde superficiel, et permet de combler un relatif mal-être, entre autres choses. Untel aurait lu le Coran et aurait tout de suite été frappé par profondeur et la grandeur de ce texte…que n'a-t-il lu la Bible !
    Tout ce que semble leur apporter l'Islam et le Coran, la Bible et l'enseignement de Jésus-Christ le leur aurait apporté, et avec d'autres trésors bien plus précieux!
    Ce que j'ai conclu, moi, c'est que la plupart de ces jeunes venaient de familles chrétiennes ou athées, et que, quoiqu'environnés de valeurs chrétiennes (aujourd'hui de plus en plus tournées en dérision par les médias, et jugées parfois haineuses ),ils ont choisi l'Islam par esprit de contradiction : parce que dans nos sociétés occidentales, l'Islam suscite un étrange élan d'amour-haine (la peur terrorisme islamique affronte les dénonciations d'"islamophobie" dans les médias et la politique) et donc incarne une forme d'interdit, que ces jeunes brûlent d'enfreindre. Ils n'ont jamais lu la Bible, mais croient trouver leur révélation dans le Coran. Comme tu l'as dit dans l'un de tes articles, je crois qu'il faut comparer pour pouvoir connaître la vraie valeur des choses, et donc choisir.
    Je ne hais pas les musulmans, et je ne tiens pas à ce que mon commentaire suscite des réactions d'indignation. Je ne tiens simplement pas à cacher que je crois fermement que la vérité est dans le christianisme, dont les fidèles adore le vrai Dieu et se basent sur la vraie parole de Dieu.
    A bientôt, cher Théophile 🙂

    Sarah

  6. Merci Sarah pour ton mot d'encouragement! Ça me réjouis de savoir que des personnes comme toi apprécient mes articles. Je suis content de voir que toi aussi tu te concentres sur l'essentiel de la foi en mettant de côté les débats internes au Christianisme qui n'a pas d'impact sur ceux de l'extérieur. Ma philosophie est la même que celle de C.S. Lewis qui a écrit : "Depuis que je suis devenu chrétien, je me suis dit que le meilleur, peut-être même le seul service que je pouvais rendre à mon voisin non-croyant était d'expliquer et défendre la croyance qui a été commune à pratiquement tous les chrétiens de tous les temps." Gardons ce même esprit pour rester concentré sur la mission qu'il nous a confiée! Que le Seigneur te bénisse, te garde et t'utilise de plus en plus pour partager l'amour du seul vrai Dieu! Au plaisir de te relire! 🙂

  7. L'athée n'a pas le fardeau de la preuve car c'est à celui qui affirme l'existence de quelque chose que revient cette charge , le scepticisme ne revient pas a considérer comme possible toutes les hypothèses farfelues infalsifiables, mais à ne considérer que comme vraies celles qui sont effectivement démontrées.
    Il faut bien comprendre que la position de l'athée et du déiste ne sont pas similaires, car la proposition athée n'est pas soustraite aux critères de réfutabilité dans le sens où il suffirait d'une seule preuve effective de l'existence du divin pour que celle ci s'effondre . C'est donc bien au déiste que revient la charge de prouver l'existence d'un dieu ,ou de démontrer que l’hypothèse athée est fausse. Sinon et jusqu’à la preuve du contraire les dieux n'existent pas, tout comme les centaures ou les licornes roses invisibles .

  8. L'idée que la croyance en l'inexistence de quelque chose n'a pas à être démontrée est vraiment problématique! 

    Premièrement, ton point de vue est arbitraire. Une affirmation négative au même titre qu'une affirmation positive est une affirmation sur le monde et la réalité. Peu importe que son affirmation soit positive ou négative, celui qui fait une affirmation a le fardeau de la preuve. Le fait que ça soit une affirmation négative n'enlève en rien que ça soit une affirmation. Pas de passe droit. Si tu veux que ton affirmation passe du stade "opinion" à "connaissance", il faut faire plus que l'affirmer. Le fait que la proposition "les Canadiens n'ont pas gagné la coupe Stanley en 1993" soit une proposition négative n'enlève en rien que sans argument, ça reste une affirmation sans fondement. La négation n'est pas le point de vue par défaut à avoir. Le point de vue par défaut devrait être l'ignorance : "Je ne sais pas si les Canadiens ont gagné la coupe Stanley en 1993. Faisons des recherches!" Penses-tu qu’affirmer qu’il n’y a pas d’or sur les autres planètes de notre système solaire constitue une croyance ou une connaissance? L’absence d’évidence n’est pas toujours évidence d’absence. Ce n’est pas parce que nous n’avons pas de raisons de croire que x est vrai que x est faux (le contraire étant aussi vrai)!

    Deuxièmement, ton argumentation commet les sophismes fausse analogie, homme de paille et pétition de principe. Ce "trois en un" se trouve dans l'association que tu fais entre la question de l'existence de Dieu et les croyances "farfelues" qui de toute évidence n'ont aucun fondement dans la réalité (et je démontre pourquoi plus bas). Je vais résumer ton raisonnement : 1 – La croyance en Dieu est une hypothèse farfelue (homme de paille) comme la croyance en l'existence des licornes roses invisibles (fausse analogie). 2 – De toute évidence, les licornes roses invisibles n'existent pas. 3 – Donc Dieu, comme les licornes roses invisibles, n'existent pas (pétition de principe). Tu as déjà décidé que Dieu n'existe pas pour ensuite lier la croyance en Dieu à une idée qui de toute évidence n'a aucun fondement dans la réalité. Fausse analogie parce que tu présentes la croyance en Dieu comme quelque chose qui n'est même pas une croyance (mais des idées purement imaginées). Homme de paille parce que tu présentes la croyance en Dieu comme étant aussi ridicule et indéfendable que la croyance en l'existence de licornes roses invisibles et de centaures. C'est une caricature parce que la croyance en Dieu est non seulement défendable, mais même plus raisonnable que l'athéisme. Pétition de principe parce que ton raisonnement présupposes l'inexistence de Dieu. C'est comme si tu n'es pas capable de te poser vraiment la question : est-ce que Dieu existe? Encore moins de considérer les arguments en sa faveur… Écouterais-tu les arguments en faveur de l'existence d'une licorne rose invisible? Non. C'est un cas déjà réglé pour toi. Est-ce la même chose pour Dieu? 

  9. Troisièmement, le critère de réfutabilité est applicable aussi aux affirmations du théiste. Le fait que tu prétendes que seulement l'athéisme réponde à ce critère me fait demander si tu as lu mon article au complet avant de commenter? Dans cet article, j'offre 2 critères de réfutabilité aux athées pour approcher les dires des croyants. Prouver l'inexistence de quelque chose est possible… prenons ton exemple de licornes roses invisibles : 
    1- Un concept logiquement contradictoire n'existe pas.
    2- Une licorne rose invisible est un concept logiquement contradictoire (rose ne peut pas être invisible). 
    3- Donc les licornes roses invisibles n'existent pas.

    Bref, 
    En quoi le concept de Dieu est logiquement contradictoire? 
    En quoi les traces qu'on devrait s'attendre de voir si Dieu existe ne sont pas présentes dans notre monde? 
    Jusqu'à ce que tu répondes à ces questions, ta croyance en l'inexistence de Dieu n'est qu'une opinion sans fondement. Les athées ont encore le fardeau de la preuve.

Théophile © 2015