Pourquoi l’Islam n’est pas la vraie religion (partie 3)

08/16/2014

Selon moi, l’une des affirmations les plus problématiques du Coran est sans doute celle que l’on retrouve dans la Sourate 4:157-158 :

157 et à cause de leur parole: « Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager d’Allah »… Or, ils ne l’ont ni tué ni crucifié; mais ce n’était qu’un faux semblant ! Et ceux qui ont discuté sur son sujet sont vraiment dans l’incertitude: ils n’en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures et ils ne l’ont certainement pas tué, 158 mais Allah l’a élevé vers Lui. Et Allah est Puissant et Sage.

Si j’étais musulman, ce passage me dérangerait vraiment pour au moins deux raisons. La première est d’ordre théologique alors que la deuxième est d’ordre historique.

1 – Niveau théologique

Premièrement, la sourate 4:157-158 pose un problème théologique majeure pour les musulmans. Parfois, certains musulmans disent que c’est l’apôtre Paul qui a fondé le christianisme tel qu’on le connait aujourd’hui. Cependant, supposons que la sourate 4:157-158 dit vrai… Cela ferait en sorte que ce n’est pas Paul le fondateur du Christianisme, mais Allah ! Relisons le passage : “ce n’était qu’un faux semblant ! (…) ils ne l’ont certainement pas tué, mais Allah l’a élevé vers Lui.”

Allah a enlevé Jésus sans que personne ne s’en aperçoive et l’a remplacé par quelqu’un qui lui ressemblait pour qu’on pense que c’est lui. Réalisez-vous les implications de ça ? Les disciples voient donc le faux-semblant qu’Allah a pourvu pour sauver Jésus, mais en faisant ça, ils croient que c’est Jésus et propage l’idée que Christ est mort crucifié. Allah cause donc la plus grande fausse religion au monde car c’est lui qui induit en erreur les disciples en mettant un faux-semblant à la place de Jésus. Or, si (selon ce scénario hypothétique basé sur ce passage) Allah a induit en erreur tous les chrétiens primitifs, pourquoi ne pas penser plutôt que c’est avec les musulmans qu’il l’a fait par l’entremise de Mohammed ?

2 – Niveau historique

Deuxièmement, en soutenant une telle affirmation, le Coran se positionne à l’encontre de la méthode historique et des faits établis historiquement. Être musulman demanderait par conséquent d’être sourd, de nier, rejeter les nombreuses données historiques qui attestent la crucifixion et la mort de Jésus.

Il faut comprendre que, même selon les athées les plus sceptiques, la mort de Jésus par crucifixion est un fait établit ! L’érudit en études néotestamentaires et sceptique Gerd Luedemann, par exemple, soutient que “la mort de Jésus résultant de sa crucifixion est un fait incontestable1Gerd Luedemann. 1994. The Resurrection of Jesus : History, Experience, Theology. Minneapolis: Fortress Press, p.39.”

Pourquoi ? D’un côté, elle est attestée par plusieurs sources non-chrétiennes datant du 1er siècle ou du 2e siècle : Flavius Josèphe, Cornélius Tacite, Lucien de Samosate, Mara Bar-Serapion, le Talmud Babylonien. De l’autre côté, les différentes sources chrétiennes qui forment maintenant le Nouveau Testament supportent fortement la crucifixion de Jésus.

Considérons, par exemple, la 1ere lettre que Paul écrivit aux Corinthiens en l’an 55. Cette lettre date de seulement 25 ans après la résurrection de Jésus. Il fait alors référence à deux traditions (1 Co 11:23-25, 1 Co 15:3-7) en lien avec la mort de Jésus, traditions que les érudits appellent aujourd’hui “prépauliniennes”. Une tradition prépaulinienne est une citation présente dans les épîtres de l’apôtre Paul, liée à l’enseignement chrétien traditionnel et fondamental, étant partagée par plusieurs églises et qui existait déjà avant la toute première épître de Paul (avant l’an 50, c’est-à-dire avant 1 Thessaloniciens). Autrement dit, ce n’est pas Paul qui l’invente car Paul l’a lui-même reçu d’autres chrétiens avant lui. Regardons notamment 1 Corinthiens 15:1-8 :

“1 Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, 2 et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé; autrement, vous auriez cru en vain. 3 Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures; 4 qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures; 5 et qu’il est apparu à Céphas, puis aux douze. 6 Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont morts. 7 Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. 8 Après eux tous, il m’est aussi apparu à moi, comme à l’avorton…”

Selon les experts en critique des formes, cette tradition remonte au début des années 30 et vient directement des apôtres :

Ainsi, la majorité des érudits sceptiques qui ont touché au sujet pensent que Paul a reçu ce contenu traditionnel sur la mort et la résurrection de Jésus de Pierre et Jacques, le frère du Seigneur, alors qu’il était à Jérusalem environ une demi-douzaine d’années après la crucifixion2Gary R. Habermas. 2009. “Tracing Jesus’ Resurrection to Its Earliest Eyewitness Accounts.” In God is Good, God is Great, edited by William Lane Craig and Chad Meister, 202-216. Downers Grove: Intervarsity Press, p.208.

Le credo trouvé dans 1 Co 15 assure que la mort de Jésus par crucifixion est attestée par les témoins oculaires qui ont assisté aux événements. C’est pourquoi Michel Gourgues, expert en christologie primitive, affirme ceci :

La proclamation de la mort et de la résurrection de Jésus constitue ainsi le noyau dur de la première proclamation de foi. C’est ce dont témoignent aussi les autres formulaires couramment appelés prépauliniens à travers lesquels s’est exprimée la foi chrétienne des origines. Hymnes, confessions de foi ou échos de la prédication primitive, ces fragments de quelques mots ou de quelques lignes, plus ou moins faciles à identifier se trouvent disséminés et dissimulés ici et là d’un bout à l’autre du Nouveau Testament en particulier dans les lettres, celles de Paul et des autres3Michel Gourgues. 2011. Je le ressusciterai au dernier jour : la singularité de l’espérance chrétienne. Montréal: Médiaspaul, p.59-60.

Autrement dit, ce genre de citations attestant la mort et la résurrection sont au coeur de la proclamation chrétienne la plus ancienne. En les ciblant, nous ciblons l’expression première de la foi chrétienne. Nous avons là une connexion directe à ceux qui ont marché, parlé, vécu avec Jésus ! Ils sont tous unanimes : Jésus est mort pour nos péchés et il est ressuscité pour nous offrir le pardon et la vie éternelle.

À part les musulmans qui partent du présupposé coranique, pratiquement aucun historien ne croit que Jésus n’est pas mort crucifié. Et quand on y pense un instant, qu’est-ce qui est plus crédible : une multitude de sources provenant du premier siècle et liées aux témoins oculaires ou un livre écrit 600 ans plus tard dans un lieu géographique tout aussi éloigné ? La réponse me semble aller de soi. Pour être musulman, le prix intellectuel à payer est, entre autres, de nier les faits historiques et la méthode historique.

Conclusion

En bout de ligne, nous savons que l’Islam est une fausse religion car les données historiques vont à l’encontre de ce que le Coran affirme concernant le sort de Jésus et parce que même si on concèderait ce que le Coran affirme, cela impliquerait que Allah est un Dieu qui trompe des millions de personnes en ayant suscité une fausse religion. Or, nous savons que Dieu est bon et que s’il veut qu’on croit en lui, qu’on croit la vérité, il ne nous induira pas en erreur. Selon vous, Dieu est-il capable de laisser des traces historiques pour qu’on trouve le vrai Dieu ?

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Voir aussi :

Références

Références
1 Gerd Luedemann. 1994. The Resurrection of Jesus : History, Experience, Theology. Minneapolis: Fortress Press, p.39
2 Gary R. Habermas. 2009. “Tracing Jesus’ Resurrection to Its Earliest Eyewitness Accounts.” In God is Good, God is Great, edited by William Lane Craig and Chad Meister, 202-216. Downers Grove: Intervarsity Press, p.208
3 Michel Gourgues. 2011. Je le ressusciterai au dernier jour : la singularité de l’espérance chrétienne. Montréal: Médiaspaul, p.59-60

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4 comments on “Pourquoi l’Islam n’est pas la vraie religion (partie 3)

  1. Alceste Oct 1, 2016

    Comment dire… en fait, bon, il n’y a pa de “vraie” religion de toute façon… mais l’islam est certainement plus proche d’une quelconque réalité historique… et vous êtes bien prétention en affirmant savoir ce que les “athées” pensent ou ne pensent pas de la mort du Christ…

    1°) déjà, d’un point de vue strictement historique, aucun élément n’atteste de l’historicité du Jésus de Nazareth décrit dans la Bible, au contraire, tous les éléments dont disposent les historiens pointent vers une construction tardive… la “biographie” du Christ telle qu’on la connaît dans les évangiles n’existe nulle part avant la moitié du 2ème siècle… vous aurez beau chercher, Jésus n’existe nulle part en dehors des évangiles (qui sont quand-même la “carte de visite” du christianisme), inutile de citer le “testimonium flavanium”, dont il ne fait nulle doute aujourd’hui qu’il s’agit d’une falsification datant des environs du 3ème siècle, probablement due à Eusèbe de Césarée.

    2°) les plus anciennes écritures canoniques, les épîtres de Paul, dont découle quasiment tout le reste, et qui peuvent être considérés comme la base du christianisme, ne mentionnent pour ainsi dire rien sur le Jésus historique tel qu’on le connaît, à peu près aucun des éléments phares des récits évangéliques n’y apparaissent, point de vierge Marie, point de Joseph, point de trahison, point de Judas etc…

    3°) de fait, Paul peut être considéré comme le fondateur du christianisme, il est le point de départ de la construction et de la diffusion de cette foi, tout le reste ne fait que reprendre et extrapoler sa parole… Paul est le “mur de Planck” du christianisme, quoi qu’il y ait pu avoir avant lui (pour peu qu’il y ait eu quelque chose), il est impossible d’y remonter en l’état actuel de nos connaissances…. enfin si, on peut remonter à des sources philosophiques “proto-chrétiennes” comme, la pensée de Philon d’Alexandrie, ou le la secte des esseniens, dont on suppose aujourd’hui que s’il y aurait bien eu un Jésus de Nazareth, il aurait été un des “gourou”, tant à peu près toute la philosophie chrétienne primitive semble reposer sur la philosophie essénienne, de même que la pratique de l’immersion rituelle (le baptême quoi), le voeu de pauvreté etc…. d’ailleurs, les deux grands historiens de la région et de l’époque, justement Philon d’Alexandrie, et un peu plus tard Flavius Josèphe parleront tous deux de la secte des esséniens… sans jamais mentionner Jésus… alors que le premier était contemporain du Christ, il aurait été dans le feu de l’action, et le second écrivait l’histoire de sa région à peine quelques décennies après la mort supposée du christ, à une époque où l’on pourrait imaginer le christianisme prendre l’ampleur et se répandre, il n’en n’est rien… le “christianisme” en tant que tel ne semble pour ainsi dire pas exister avant que Paul ne le diffuse hors de Galilée.

  2. anonyme Avr 11, 2018

    Tu me fais bien rire nous les musulmans croyants en notre livre. Je te propose d’aller regarder un video de recherche en Islam en remarque que le coran est scientifiquement correct. Et niveau religion, chaque débat inter-religieux est toujours en faveur des musulmans. Bon à la place de faire des trucs envers l’islam, essaye de comprendre ta Bible et ta terre plate, les pauvres personnages de l’ancien temps, vous tuez, brulez les personnes. Regarde le monde d’un point de vue différent. Oui, oubliant pas les personnes tuées par l’Église, alors niveau moral, c’est chaud.

    • Mon ami, le Coran affirme que le soleil se couche dans une source boueuse (Sourate 18,86). Comment peux-tu prétendre que le Coran est scientifiquement correct ? Essayer de trouver des faits scientifiques dans le Coran est totalement anachronique, c’est superposer sa propre vision moderne des choses sur des textes qui ne voulaient aucunement décrire la réalité comme nous la comprenons scientifiquement aujourd’hui.

      De plus, c’est être sur une fausse piste que de donner préséance à “des faits scientifiques” par rapport à des valeurs morales dans la recherche du vrai Dieu. Comme si Dieu était intéressé à nous dire comment le monde fonctionne plutôt que de nous apprendre à bien vivre. Si tu te contentes d’un Dieu qui t’apprends E = MC2, mais qui t’enseigne aussi à tuer des personnes d’autres religions pour des raisons économiques comme j’ai démontré que Mohammed fait (tout en conservant 20% du butin) dans mon article, et bien je crois que tu fais erreur dans tes critères mêmes de “détection de Dieu”. Des paroles comme “Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent” (Mt 5,44), des paroles qui nous incitent à vivre plus noblement comme humain sont des indicateurs bien plus sûr du caractère divin d’un texte que des prétendus faits scientifiques qui n’en sont même pas en réalité.

  3. William Jacques Août 26, 2018

    Merci pour votre explication rapide, j’ai beaucoup apprécié et cela réconforte ma croyance en l’Esprit Saint. AMEN.

Théophile © 2015