Neurosciences et théologie (partie 1)

07/18/2019

Le cerveau est “l’objet naturel le plus complexe existant dans l’univers1Françoise Niessen et Olivier de Dinechin, Repères chrétiens en bioéthique, Paris, Salvator, 2015, p. 304.”. Il est comparable à “un continent” dont “l’exploration est loin d’être terminée2Françoise Niessen et Olivier de Dinechin, Repères chrétiens en bioéthique, p. 304.”. D’autres spécialistes en neurosciences affirment qu’il est “plus vaste que le ciel3Françoise Niessen et Olivier de Dinechin, Repères chrétiens en bioéthique, p. 304 n. 1.”. Que l’on compare le cerveau à un continent ou à l’étendue du ciel, ces illustrations invitent les spécialistes à cartographier ce nouveau monde ce qui suscite un grand engouement dans la communauté scientifique comme au niveau populaire. Parmi tous les domaines liés à la bioéthique, les neurosciences m’apparaissent comme l’un de ceux qui attirent le plus l’attention du grand public. D’un côté, les problèmes en santé mentale sont un phénomène de société largement répandue. Selon le Centre d’Évaluation Neuropsychologique et d’Aide à l’Apprentissage, “un Québécois sur cinq sera touché de près ou de loin par la maladie mentale au cours de sa vie4Centre d’Évaluation Neuropsychologique et d’Aide à l’Apprentissage, [http://www.iusmm.ca/hopital/sante-mentale/en-chiffres.html] (consulté le 18 juillet 2019). Adrian Carter et Wayne Hall, Addiction Neuroethics: The Promises and Perils of Neuroscience Research on Addiction, Cambridge, Cambridge University Press, 2011, p. 4 : “In developed countries, such as the United States (US), Canada and Australia, disorders of the brain and mind account for over a quarter of the total burden of disease…”.” De l’autre côté, les neurosciences renvoient au besoin fondamental qu’a l’humain de se connaître soi-même. Tout ce que nous pensons et faisons est traité par l’entremise de notre cerveau : “…qu’il s’agisse de la mémoire, de la pensée, de la passion, de l’amour, ou de la haine, etc., la chimie du cerveau intervient partout5Michel Lazdunski, “La neuro-pharmacologie : un triomphe dans l’exploration du cerveau, un échec à dépasser dans la création de thérapeutiques innovantes”, EDP Sciences (coll. Chimie et cerveau), 2016, p. 197 [http://www.mediachimie.org/sites/default/files/Cerveau_p197.pdf] (consulté le 12 avril 2018)..” Mieux comprendre son fonctionnement nous aide donc à mieux nous connaître nous-mêmes. Cette quête de savoir scientifique rejoint ici la fameuse maxime grecque “connais-toi toi-même” ou la question du psalmiste hébreu “qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ?” (Ps 8,4, 144,3).

Le domaine des neurosciences est immense. Il est donc utile de le subdiviser en quatre grandes branches afin d’approcher la question de plusieurs angles différents. Les quatre principaux sous-domaines des recherches et applications neuroscientifiques sont :

  • La neuroimagerie,
  • La neuropharmacologie,
  • La neurochirurgie et neurostimulation,
  • La neuropsychologie et science du comportement6Je dois cette vue d’ensemble à Didier Caenepeel, communication personnelle, 2 mars 2018..

Dans cet article, je mets la table pour le premier volet, la neuroimagerie. Il s’agit ici surtout d’introduire aux dilemmes que suscitent les avancées en neurosciences. La dimension “théologie” sera plutôt suggestive et ce n’est qu’à la fin de la série qu’elle sera plus substantive.

1. Une réflexion théologique sur les enjeux de la neuroimagerie

1.1. Panorama historique de la neuroimagerie

Jusque dans les années 1930, nos connaissances des parties du cerveau étaient rendues possibles par l’entremise d’observations cliniques. Par exemple, en 1861, Paul Broca découvrit que si une pression était appliquée dans le lobe antérieur de l’hémisphère gauche du cerveau d’un de ses patients, celui-ci ne pouvait plus parler7Malcolm Jeeves et Warren S. Brown, Neuroscience, Psychology and Religion: Illusions, Delusions and Realities About Human Nature, West Conshohocken PA, Templeton Foundation Press, 2009, p. 29.. Il découvrit donc ce qui sera ultimement appelé les “aires cérébrales”, c’est-à-dire comment telle ou telle région du cerveau est reliée à une fonction (ou dysfonction). Vers 1929, Hans Berger met au point l’électro-encéphalogramme qui permettra d’analyser les courants électriques du cerveau8Françoise Niessen et Olivier de Dinechin, Repères chrétiens en bioéthique, p. 304..

De nos jours, il existe plusieurs technologies permettant d’étudier le cerveau. On les regroupe généralement en trois grandes catégories9Françoise Niessen et Olivier de Dinechin, Repères chrétiens en bioéthique, p. 305.. L’imagerie morphologique (aussi appelé imagerie structurelle ou anatomique) permet de cibler différentes parties du cerveau dans le but de poser un diagnostic ou de faire une intervention chirurgicale. L’imagerie fonctionnelle permet d’analyser l’activité cérébrale en temps réel et ainsi déduire la relation entre telle aire cérébrale et telle fonction ou dysfonction cognitive. Par exemple, l’imagerie fonctionnelle a permis de déterminer les “localisations cérébrales de processus comme le traitement d’informations au cours du sommeil, le traitement des informations subliminales, la perception subjective, l’évaluation des différentes altérations de l’état de conscience et l’impact des émotions sur la mémoire et la perception10Serge N. Schiffmann, “Deux décennies de recherche en neuroscience : avancées et perspectives”, Cahiers de psychologie clinique, 1 (2013), p. 80..” Enfin, l’imagerie moléculaire, par l’entremise de “radiotraceurs”, permet la visualisation des processus biologiques au niveau moléculaire et cellulaire11Cyclopharma, Leader en solutions d’imagerie moléculaire, en ligne, [http://cyclopharma.fr/wp-content/uploads/2016/09/DP-CYCLOPHARMA-2016.pdf] Consulté le 19 mars 2018..

Grâce à la neuroimagerie, il est désormais possible d’observer la mécanique du cerveau, de cerner avec minutie les réseaux neuronaux sollicités par l’apprentissage, la mémoire et d’autres fonctions cognitives. Cette première branche de la neuroscience constitue le fondement des trois autres que nous verrons par la suite puisqu’elle est la source du savoir concernant le fonctionnement cérébral. La seule possibilité qu’offre la neuroimagerie d’explorer les coulisses du cerveau humain suscite des questions importantes.

1.2. La neuroimagerie, sécurité publique et vie privée

Les besoins en sécurité nationale font en sorte que certains gouvernements cherchent des indicateurs biologiques de dangerosité. Jean-Yves Nau explique le raisonnement en écrivant : “Dans le domaine du prédictif, il serait en effet particulièrement heureux de pouvoir savoir si tel ou tel criminel peut s’avérer demain dangereux. Que faire aujourd’hui ou demain si l’imagerie révèle une faible capacité de l’individu à maîtriser des pulsions violentes ou à réagir de façon inappropriée à une stimulation sexuelle12Jean-Yves Nau, “L’exploration du cerveau soumise à la question éthique”, Revue Médicale Suisse, 4 (2008), p. 935. ?” Cette utilisation potentielle de la neuroimagerie à des fins préventives suscite une controverse par rapport à la liberté humaine. D’abord, une telle idée met en question la notion de consentement et du respect de la vie privée : pour reprendre l’exemple du délinquant sexuel, faudra-t-il lui imposer un tel examen ou respecter son choix de ne pas s’ingérer dans son monde intime ?

Un autre problème concerne l’interprétation de ces images : pouvons-nous être certains que les lectures d’imagerie fonctionnelle révèlent ce que l’individu fera nécessairement dans le futur ? Si le cerveau contient en lui-même une plasticité qui permet une reconfiguration de la structuration interne et des chemins neuronaux, une telle pratique sociétale ne risque-t-elle pas de brimer l’autonomie de l’individu au nom de la sécurité sociale ?

Cette question bioéthique me suscite une question théologique. Y’a-t-il, sur le plan biblique, des données légitimant le droit à la vie privée ? Ici, il me semble que le récit de la Genèse donne à penser autant sur le plan du respect de la vie privée que de la non-intervention en contexte de “prescience” (concédant que la neuroimagerie serait bel et bien efficace dans ses prédictions). D’un côté, le texte de la Genèse présente Dieu partit prendre une marche alors qu’Adam et Ève discutaient avec la figure anti-Dieu. Gn 3,8 dresse le portrait d’un parent sortit pour un temps hors de la maison et qui revient au plus grand désarroi des enfants qui reconnaissent avoir dépassé les bornes avant même de devoir rendre des comptes :

Ils entendirent la voix du Seigneur Dieu marchant dans le jardin le soir, et Adam ainsi que sa femme se cachèrent de la face du Seigneur Dieu dans le milieu de l’arbre du jardin13Gn 3,8 (LXX) : Καὶ ἤκουσαν τὴν φωνὴν κυρίου τοῦ θεοῦ περιπατοῦντος ἐν τῷ παραδείσῳ τὸ δειλινόν, καὶ ἐκρύβησαν ὅ τε Αδαμ καὶ ἡ γυνὴ αὐτοῦ ἀπὸ προσώπου κυρίου τοῦ θεοῦ ἐν μέσῳ τοῦ ξύλου τοῦ παραδείσου..

Autrement dit, Dieu lui-même offre l’espace qui fonde le concept de la vie privée, et par extension, la liberté d’une force extrinsèque forçant les bons choix. Dans cette “marche divine de soirée” hors du milieu du jardin se trouve, il me semble, un espace de vie privée, contexte nécessaire pour la liberté et l’individualisation. De l’autre côté, Dieu savait d’avance qu’Adam et Ève mangeraient de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Il ne s’est pas pour autant assuré que cela ne se produise pas. L’anticipation de l’action n’était pas punissable en elle-même, mais l’action, une fois commise, était digne de châtiment : “Le jour où tu en mangeras, tu mourras” (Gn 2,17). Bref, voilà une piste de réflexion intéressante pour penser la vie privée théologiquement et réfléchir sur les limites de l’intrusion du gouvernement par la neuroimagerie.

1.3. La neuroimagerie en contexte judiciaire

La neuroimagerie peut avoir non seulement une fin préventive en contexte de sécurité nationale, mais aussi réactive. Certains y voient un outil qui pourrait servir de détecteur de mensonges et indiquer la malhonnêteté. Cette dernière utilisation des neurosciences mène à la possibilité d’y faire recours aussi en contexte juridique. Depuis un quart de siècle, des expertises reliées à la neuroimagerie sont exploitées en contexte judiciaire aux États-Unis. Certains cas ont frappé le sens commun par le rôle clé qu’à jouer cette nouvelle technologie dans le verdict final du tribunal : “Dans les années 1990, le neurologue Adrian Raine de l’université de Californie a témoigné en tant qu’expert dans un procès pour viol et meurtre. L’imagerie par IRM du cerveau de l’accusé montrait une réduction d’activité du cortex préfrontal, censée expliquer son incapacité à inhiber ses pulsions. Il a ainsi pu échapper à la peine de mort14Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé, Enjeux éthiques de la neuroimagerie fonctionnelle (avis n. 116), Paris, 2013, p. 10 n. 23.. De même, en 2008, un examen cérébral a mené le tribunal de Pune à condamner une Indienne de 24 ans pour le meurtre de son ex-fiancé :

L’accusée avait accepté de se soumettre à un examen, le Brain Electrical Oscillation Signature (BEOS) censé permettre de détecter les ondes électriques émises par le cerveau quand il reconnait une image ou un son, de celles liées à une information nouvelle… Selon l’expert de la cour indienne, l’activité cérébrale de la suspecte à la lecture des détails du crime révélait sa culpabilité, alors que celle-ci nie toujours les faits15Comité consultatif national d’éthique, Enjeux éthiques de la neuroimagerie…, p. 10 n. 24..

Ce genre de considérations renvoie aussi à la responsabilité de l’individu vis-à-vis la gestion de son propre corps. Amanda Pustilnik remet en question “la logique localisationniste” qui prétend cibler une aire cérébrale responsable de la violence et l’idée selon laquelle l’individu violent serait pathologique16Georgia Martha Gkotsi, Valérie Moulin et Jacques Gasser, “Les neurosciences au Tribunal : de la responsabilité à la dangerosité, enjeux éthiques soulevés par la nouvelle loi française”, L’Encéphale, 41 (2014), p. 8.. Elle met en garde contre la simplification du fonctionnement du cerveau en rappelant l’apport sociétal et la plasticité du cerveau : “The brain is a physical manifestation of the interaction between biology and society; our increasing understanding of its plasticity and function may lead us to conclude that it is impossible to fix a biological nature apart from a social existence17Amanda C. Pustilnik, “Violence on the Brain: A Critique of Neuroscience in Criminal Law”, Wake Forest Lake Review, 44 (2009), p. 237..” Le rôle de la neuroscience est donc d’apporter son faisceau de lumière à une réalité complexe possédant de multiples facettes.

Une utilisation juridique de la neuroimagerie suscite également une question quant à la possibilité d’identifier le contenu sémantique des images illustrant l’activité cérébrale. Par exemple, si on analysait le lieu de mon activité cérébrale lorsque je vois une pomme, est-il possible de faire le chemin inverse par la suite et déduire que si la même section cérébrale s’active, alors c’est que je pense à une pomme ? Certains pensent qu’il y a “une continuité entre la perception d’un objet et sa reconnaissance sémantique a l’échelle neuronale… Pour d’autres, il y aurait une discontinuité entre la traduction d’un objet perçu au sein d’un réseau de neurones et sa représentation mentale en termes de contenu sémantique18Comité consultatif national d’éthique, Enjeux éthiques de la neuroimagerie…, p. 7..”

Le fait que l’imagerie cérébrale prête à interprétation pose un problème de taille remettant en question la validité des conclusions neuroscientifiques en contexte juridique.  Par exemple, Alain Ehrenberg souligne le manque de considération du contexte dans l’analyse des imageries cérébrales :

Quand on prétend faire une neuroanatomie du deuil par imagerie cérébrale (…), on ne tient pas compte du caractère relationnel et contextuel du deuil. Si ma femme meurt et que j’en suis encore très amoureux est-ce la même chose que si je ne souhaite que la quitter pour épouser ma maîtresse ? La neuroanatomie du deuil ne s’embarrasse pas de ces distinctions contextuelles qui sont pourtant essentielles. Le deuil est toujours le deuil de quelqu’un, ce qui suppose un monde commun avec l’endeuillé19Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, Exploration du cerveau, neurosciences : avancées scientifiques, enjeux éthiques, Paris, 2008, p. 55 ; Consulté le 4 mars 2018, [http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr-oecst/CR_Neurosciences.pdf] ; Ehrenberg donne aussi l’exemple des études réalisées sur “la distorsion dans l’expérience” qui consiste à présenter des images tristes et heureuses et à analyser la congruence de l’expression faciale des émotions avec le contenu : “Par exemple, une histoire triste accompagnée d’une expression joyeuse est une distorsion dans l’expérience. Quand le neuroscientifique écrit cela, il ne dit pas quelque chose de faux, mais quelque chose de vide. Raconter une histoire triste arrivée à votre ennemi intime avec une expression joyeuse, voilà bien un acte tout à fait cohérent. L’incompréhension d’une telle possibilité, et de bien d’autres, comme la taquinerie affectueuse, le second degré, montre qu’on ne démontre rien de réel.” (Ibid.)..

Ainsi, l’engouement que crée le domaine des neurosciences comme nouvelle interprétation des cognitions du vivant doit être canalisé par la reconnaissance de la complexité et des multiples facettes liées à ses processus psychiques : l’individu scanné est le seul à obtenir les informations historiques nécessaires à faire pleinement sens des données observables par l’imagerie cérébrale. Comme le montre cet exemple, au coeur de notre humanité se trouve la notion de trajectoire de vie. Un même événement, comme le deuil, est vécu avec des trajectoires bien différentes. Cette trajectoire comprend des éléments d’ordre personnel (mon propre vécu), familial, culturel, trajectoire qui passent souvent au subconscient de notre être.

Un thème récurrent du Deutéronome est le devoir du rappel de la trajectoire. Là, c’est sur le plan national pour le peuple d’Israël, quoiqu’il est intéressant que l’impératif soit formulé à la deuxième personne du singulier : “Souviens-toi de tout le chemin que l’Éternel, ton Dieu, t’a fait faire… L’Éternel, ton Dieu, va te faire entrer dans un bon pays…” (Dt 8,2.7). Se rappeler d’où nous sommes sortis, comment s’est passé le chemin depuis, et où nous aspirons à entrer est une question identitaire centrale dans la Bible hébraïque (Dt 4,9.20-22.37-38). Ce devoir de conscience d’une existence de pèlerin, tendue entre le passé et l’avenir, est universalisé en 1 Co 8,6 : “Pour nous, il y a un seul Dieu, de qui toutes choses [sont venues / viennent] et vers qui nous [allons], et un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui toutes choses [sont venues / viennent] et par qui nous [allons].” Ici, le croyant est invité à comprendre sa vie dans une trajectoire qui suit celle du Christ, dans la reconnaissance que tout du passé vient de Dieu et que tout être humain est appelé à tendre vers la communion à Dieu. Décoder, par la neuroimagerie, cette trajectoire permettant l’interprétation des données neurobiologiques, c’est postuler à la fois la toute-puissance herméneutique de cette nouvelle science et une vision réductionniste de l’être humain se limitant à sa constitution physiologique. “D’où viens-tu et où vas-tu ?”, question divine posée à Agar en Gn 16,8 (cf. Jg 19,17) est une question profondément humanisante. Les éléments neurochimiques perceptibles par la neuroimagerie n’ont rien à dire sur la trajectoire d’un individu, qui demeure le seul à avoir le privilège d’en être conscient et d’en parler.

Références

Références
1 Françoise Niessen et Olivier de Dinechin, Repères chrétiens en bioéthique, Paris, Salvator, 2015, p. 304.
2, 8 Françoise Niessen et Olivier de Dinechin, Repères chrétiens en bioéthique, p. 304.
3 Françoise Niessen et Olivier de Dinechin, Repères chrétiens en bioéthique, p. 304 n. 1.
4 Centre d’Évaluation Neuropsychologique et d’Aide à l’Apprentissage, [http://www.iusmm.ca/hopital/sante-mentale/en-chiffres.html] (consulté le 18 juillet 2019). Adrian Carter et Wayne Hall, Addiction Neuroethics: The Promises and Perils of Neuroscience Research on Addiction, Cambridge, Cambridge University Press, 2011, p. 4 : “In developed countries, such as the United States (US), Canada and Australia, disorders of the brain and mind account for over a quarter of the total burden of disease…”
5 Michel Lazdunski, “La neuro-pharmacologie : un triomphe dans l’exploration du cerveau, un échec à dépasser dans la création de thérapeutiques innovantes”, EDP Sciences (coll. Chimie et cerveau), 2016, p. 197 [http://www.mediachimie.org/sites/default/files/Cerveau_p197.pdf] (consulté le 12 avril 2018).
6 Je dois cette vue d’ensemble à Didier Caenepeel, communication personnelle, 2 mars 2018.
7 Malcolm Jeeves et Warren S. Brown, Neuroscience, Psychology and Religion: Illusions, Delusions and Realities About Human Nature, West Conshohocken PA, Templeton Foundation Press, 2009, p. 29.
9 Françoise Niessen et Olivier de Dinechin, Repères chrétiens en bioéthique, p. 305.
10 Serge N. Schiffmann, “Deux décennies de recherche en neuroscience : avancées et perspectives”, Cahiers de psychologie clinique, 1 (2013), p. 80.
11 Cyclopharma, Leader en solutions d’imagerie moléculaire, en ligne, [http://cyclopharma.fr/wp-content/uploads/2016/09/DP-CYCLOPHARMA-2016.pdf] Consulté le 19 mars 2018.
12 Jean-Yves Nau, “L’exploration du cerveau soumise à la question éthique”, Revue Médicale Suisse, 4 (2008), p. 935.
13 Gn 3,8 (LXX) : Καὶ ἤκουσαν τὴν φωνὴν κυρίου τοῦ θεοῦ περιπατοῦντος ἐν τῷ παραδείσῳ τὸ δειλινόν, καὶ ἐκρύβησαν ὅ τε Αδαμ καὶ ἡ γυνὴ αὐτοῦ ἀπὸ προσώπου κυρίου τοῦ θεοῦ ἐν μέσῳ τοῦ ξύλου τοῦ παραδείσου.
14 Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé, Enjeux éthiques de la neuroimagerie fonctionnelle (avis n. 116), Paris, 2013, p. 10 n. 23.
15 Comité consultatif national d’éthique, Enjeux éthiques de la neuroimagerie…, p. 10 n. 24.
16 Georgia Martha Gkotsi, Valérie Moulin et Jacques Gasser, “Les neurosciences au Tribunal : de la responsabilité à la dangerosité, enjeux éthiques soulevés par la nouvelle loi française”, L’Encéphale, 41 (2014), p. 8.
17 Amanda C. Pustilnik, “Violence on the Brain: A Critique of Neuroscience in Criminal Law”, Wake Forest Lake Review, 44 (2009), p. 237.
18 Comité consultatif national d’éthique, Enjeux éthiques de la neuroimagerie…, p. 7.
19 Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, Exploration du cerveau, neurosciences : avancées scientifiques, enjeux éthiques, Paris, 2008, p. 55 ; Consulté le 4 mars 2018, [http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr-oecst/CR_Neurosciences.pdf] ; Ehrenberg donne aussi l’exemple des études réalisées sur “la distorsion dans l’expérience” qui consiste à présenter des images tristes et heureuses et à analyser la congruence de l’expression faciale des émotions avec le contenu : “Par exemple, une histoire triste accompagnée d’une expression joyeuse est une distorsion dans l’expérience. Quand le neuroscientifique écrit cela, il ne dit pas quelque chose de faux, mais quelque chose de vide. Raconter une histoire triste arrivée à votre ennemi intime avec une expression joyeuse, voilà bien un acte tout à fait cohérent. L’incompréhension d’une telle possibilité, et de bien d’autres, comme la taquinerie affectueuse, le second degré, montre qu’on ne démontre rien de réel.” (Ibid.).

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One comment on “Neurosciences et théologie (partie 1)

  1. Anonyme Juil 21, 2019

    Qui a la légitimité de juger des pensées et des intentions? Comme tu l’as si bien expliqué, des images figées d’une action dans le temps, ou une capture d’images prises d’une activité cérébrale X ne devrait pas être sujet d’interprétation déductive sans égard au contexte exosomatique de l’individu…Cela soulève effectivement plusieurs questionnements bioéthiques. De ce fait, je salue ta démarche de vouloir appréhender la problématique sous une loupe théologique. De toute évidence, la table est mise et le débat lancé! En outre, j’ai beaucoup aimé ta conclusion avec la lecture que tu fais de l’épisode où Dieu s’adresse à Agar dans le désert. Je ne l’avais jamais interprété de la sorte. Sans oublier l’analyse que tu fais des visites vespérales de Dieu à Adam et Ève, suggérant l’existence tacite d’une notion de vie privée et de « la non-intervention en contexte de pré-science ». La beauté ambivalente de tout ça : Y-a-t-il une parcelle de notre être sur laquelle Dieu n’ait droit de regard?…
    Très intéressant comme sujet!
    Teresa

Théophile © 2015