La culture de l’authenticité

04/26/2010

Grandeur et misère de la modernité de Charles Taylor… Un excellent livre pour mieux comprendre et aborder la culture occidentale. L’auteur est celui qui a composé le duo de la commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables au Québec. Selon lui, on ne peut pas comprendre les diverses dynamiques de notre culture sans parler d’un idéal morale qui la gouverne. Souvent on parle de la culture en termes péjoratifs : relativisme, égocentrisme, individualisme, laxisme moral, etc. Toutes ces caractéristiques culturelles (négatives) sont aux yeux de Taylor des formes dégradées et déviantes de l’idéal moral (positif) qui gouverne la société. Et quel est cette idéal moral?

L’authenticité.

Il me semble que les éléments culturels qui confirment cette thèse ne manque pas! J’ai récemment regardé le film “La proposition” avec Sandra Bullock. Dans ce film, le “fiancé” de Bullock a une prise de bec avec son père parce que ce dernier voudrait qu’il demeure en Alaska pour poursuivre l’entreprise familiale, mais fiston préfère poursuivre son rêve d’être éditeur à New York. Il ne veut absolument pas continuer la tradition “parce qu’il n’est pas fait pour ça!”, “Ce n’est pas lui ça!” Ce thème de l’authenticité pour le choix de carrière est très populaire. On voit une différence entre ce que les parents désirent pour leur enfant et finalement ce qu’il décide de faire de sa vie parce que c’est plus fidèle à sa personnalité, sa passion, ses talents. C’est très présent dans les films et la musique aussi. Le film québécois “De père en flic” véhicule la même idée.

Cela va dans le même sens de la popularité des différentes personnalités. En lisant “Introverti et heureux” de Marti Olsen Laney, j’ai moi-même découvert (ou accepté!) que j’avais un tempérament différent de certains modèles extravertis que j’avais en tête. J’ai accepté qu’ils avaient leurs forces et moi les miennes, différentes. Que je ne devais pas tenter de les imiter en tout point, mais essayer de capitaliser sur mes forces, tout en m’inspirant des leurs aussi. Celle-ci m’a appris que je pouvais être moi-même, authentique. Tous les tests de personnalités vont dans le même sens : mieux nous connaître pour vivre encore plus en accord avec qui nous sommes vraiment.

Ce qui est bien avec le livre de Taylor, c’est le discernement qu’il nous donne afin de retirer tout le bon de la culture et reconnaître les formes indésirables tout en proposant des pistes de solutions pour éviter de tomber dans les pièges que j’ai nommé plus haut :

Je pense qu’en formulant cet idéal… la culture occidentale a mis en lumière une des plus grandes potentialités de la vie humaine. L’idéal d’authenticité invite à une vie plus responsable, (potentiellement) plus pleine et plus différenciée parce qu’elle serait mieux accordée à ce que nous sommes. Cela comporte des risques – j’en ai examiné quelque-uns. Quand nous y succombons, il se peut même que nous tombions à certains égards plus bas que si cette culture n’avait jamais existé. Mais dans ces formes les plus accomplies, l’authenticité nous appelle à une existence plus profonde. (p.94)

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